Masterclass – Domaine Ricci !

Un jeudi 19 décembre animé dans le centre de Lille, l’atmosphère est joyeuse, la place de Lille bien décorée pour noël, la grande roue illumine la grand place… et une petite lumière reste allumée chez Emile et Marguerite pour nous accueillir à la présentation du Domaine Ricci.

Clotilde (@clo_spirits) nous a ramené de belles choses, et s’apprête à présenter les premiers nés du « Domaine Ricci ». Des sélections en distillerie, multi-spiritueux – pour l’heure relativement haut de gamme quand, qu’on se le dise ce soir on est là pour découvrir de beaux flacons, pas pour faire des économies (pas grave – j’ai bloqué le numéro de mon banquier de toute façon, il était désagréable).

Quelles différence avec la marque « Famille Ricci » ? Celle-ci était (et restera) uniquement sur le rhum. Une marque bien établie, désormais reconnue, dont les assemblages détonnants, et souvent très réussis ont éclairé la scène française depuis quelques années.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la Famille Ricci vient de raffler la première place du top RumX des embouteilleurs indépendants de l’année 2024 (lien vers l’article).

Autre information à vous partager : en plus d’avoir ouvert leur première boutique le WE dernier à Mougins, les frères Ricci (Morgan et Esteban) lancent leur distillerie « Azuréa », actuellement en cours d’installation. Ca bouge fort chez Ricci !

L’ensemble des marques et de la distillerie est désormais propriété de la société « Ricci’Spirits ».
Autant dire que l’année a été chargée, et que 2025 s’annonce folle pour cette belle équipe !

Disclaimer : je n’ai pas forcément un avis objectif sur les produits estampillés Ricci. Je suis très fan de cette marque depuis le début de ma passion dévorante pour le rhum, Morgan a été l’un des premiers à m’accueillir sur son stand, à partager quelques bons conseils, à m’offrir une bouteille pour la naissance de mon fils, etc. J’ai donc un attachement particulier à « la meute » telle qu’on l’appelait jusqu’ici.
Mais cet attachement vient aussi de la passion qui anime son créateur, de leur générosité sur les salons, et de leurs étiquettes colorées (ou pas, elles font parfois débat – moi j’adore), et les nouvelles sont beaucoup plus sobres (vous voilà rassurés peut être).


Place aux notes de dégustations :

J.L PASQUET- COGNAC LOT 98 – Petite champagne, Ugni Blanc 48.7%
Un fût qui s’est fait attendre, pas simple de déplacer du Cognac à priori ! Mais le résultat est très satisfaisant. Un nez très expressif qui m’a plût : un côté floral, chaleureux, des notes de miel et d’amande. En bouche c’est frais, fruité, avec des fruits de la passion et une pointe d’épices.
La finale moyennement longue (après, on boit 1cl, cela reste sujet à interprétation).
A noter le pairing fromage qui fonctionne parfaitement, merci Romain !

Du cognac, on part maintenant sur un armagnac, et on double le compte d’age !

ROUNAGLE – ARMAGNAC TENAREZE 1973 Ugni Blanc 46.3%
Est-ce qu’à 51 ans on est vieux ? Le débat est posé, mais heureusement pour moi je n’en suis qu’aux premiers cheveux blancs.
Un armagnac qui a globalement séduit l’assemblée, car au nez, les fruits compotés sont là, le bois n’est pas encore trop présent, c’est assez élégant, et abordable pour le non initiés.
En bouche, ça se corse un peu sur le bois, la prune, un fruit proche de la mangue ? pas simple à décoder. L’alcool imperceptible permet de laisser le jus en bouche sans se bruler, et on peut apprécier une superbe texture patinée par le temps, huileuse à souhait. Un très beau jus.
Finale très très longue avec une petite pointe d’amertume.

Seul petit regret, j’adore les notes mentholées (dans le rhum chez TDL notamment, mais on peut aussi en trouver dans l’armagnac) et je n’en ai pas trouvé ici. Sans quoi j’aurai clairement pu penser à le ramener à la maison =)

PAPA ROUYO – RHUM AGRICOLE VIEUX – 2021 – 63.9%
Assez fan de leurs blancs, même si parfois un peu métalliques, j’avais hate de re-gouter ce jus découvert au WLP. A noter ici : canne rouge, fût de chêne américain neuf.
Le premier nez est… beaucoup trop sur la noix ! C’est un des aromes que j’aime le moins, et la je me pose réellement la question : « est ce que je goute quand meme? » parce que j’étais pas chaud du tout. Mais l’aération a ramené la vanille sur le devant de la scene, et un côté coco râpée. OUF
En bouche : surprise, la noix n’est plus là, le bois est présent mais pas astringent, la vanille soutient bien une canne à sucre encore présente.
Mais surtout : il fait 45% en bouche, pas du tout 63.9% – l’alcool est très sage. Ca arrondit pas mal ce profil un peu droit et « simple », mais gourmand. J’ai donc été positivement étonné.

Étonnant ce Papa Rouyo, visuellement on dirait un très vieux rhum, couleur foncée. Au nez aussi finalement, même si c’est le chêne neuf qui s’impose en « trompe-nez » comme le dit mon voisin – expression non homologuée je crois – et en bouche il y a une belle gourmandise, mais la canne similaire à un plus jeune ESB.

Terminé la rigolade, on approche du moment tant attendu, j’espère ne pas être déçu parce que je me suis un peu chauffé le casque avec le Domaine des Hautes Glaces depuis quelques semaines – je viens même de commander leur livre « Whisky des montagnes ».
J’ajoute ici quelques détails sur ma hype envers ce domaine. Leur travail proche de la terre, très ancré dans l’agriculture, le terroir qui se dégage est d’une importance capitale. Toute proportion gardée (on est loin de la grosse boite qui dépenses des millions comme pour rire – un peu trop d’ailleurs on dirait) leurs whiskys me rappellent ce qui m’a passionné chez Waterford. Gustativement, je trouve qu’il y a des connexions qui se font.

Ce qu’il faut retenir : les profils sont puissants, complexes, céréaliers, atypiques.
A l’opposé, des choses très conventionnelles, déjà vues qu’on produit en Ecosse ou en Irlande dans de grandes distilleries (point de vue personnel -je sais que je vais pas me faire que des amis là, mais je provoque un peu volontairement). Bref, c’est le terroir qui parle, et on a un beau terroir à défendre en France !

DOMAINE DES HAUTES GLACES – WHISKY SINGLE MALT 2016 – 61.9%.
Winter Barley Vanessa, levures hybrides, fermentation 144h & élevage en fût de St Joseph Blanc .
Au nez : loin du verre se dégagent déjà des aromes… plus proches de l’agave cuite ! En approchant le nez, les céréales prennent le dessus, avec des notes de chocolat au lait, et un léger foin. Verre vide, on est plus proche du thé au miel, des fleurs ou encore de la camomille.
Rien que le nez vaut déjà son pesant d’or, c’est superbe.
En bouche : un penchant assez vineux, des céréales bien malté, des notes tanniques et torréfiées. La texture est très grasse, ample, l’alcool mord très légèrement. Une belle petite claque.
La finale s’éternise, noisettes torréfiées et petites notes terreuses en complément.

Difficile pour les jus suivants, parce que là on met la barre très très très haute.
C’est pour moi le coup de coeur de la soirée, sans hésiter. Avis similaire pour 50% du public.

DOMAINE DES HAUTES GLACES- SINGLE RYE WHISKY- 2017 – 61.7%
RYE Carouasss levures hybrides, fermentation 144h & élevage en fût de Duras rouge.
Au nez, au premier abord j’aurai pu croire à une grappa, ou un alcool de myrte. Surement l’effet du Duras rouge, mais celui-ci s’estompe et les notes de seigles viennent dominer rapidement tout ça.
En bouche, seigle, céréales à fond, et petit côté pain d’épices, un poil lourd pour me convaincre totalement. Une très belle longueur également.

A noter, certains ont préféré ce Rye au Single Malt. Dans tous les cas l’assemblée a été saisie par les 2 sélections proposées. Bravo !

On quitte le whisky pour revenir au rhum & liqueurs :

ROSEMONT – RHUM BLANC 2024 – 65%
Une mélasse colombienne, des levures de Montpellier, et une distillation… à Rosemont au Canada !
Au nez ça sent les solvants, mais pas la Jamaïque, j’aurai surement penché pour Mohba (par défaut). Les esters sont là, au milieu du chocolat blanc, de notes d’herbes séchées. L’alcool est bien intégré.
La bouche suit, avec quelques notes de miel en complément. La finale retombe un peu vite.
Un produit qui pour moi rejoint la catégorie des « OVNI », on ne sait pas où le placer, mais on est très content d’en faire l’expérience. Affiché autour de 70€ ca a l’air d’être la bonne affaire du soir.

L’autre surprise du soir, c’était…

MARALPA – LIQUEUR DE VERVEINE – 31%
Cette liqueur distillée du côté de Nice – dont le sucre nous a surement un peu réconforté le palais – fait également la part belle au citron (j’adore l’Italie, et donc pas défaut le citron, et le limoncello).
Ici c’est c’est comme si on avait blendé le tout : verveine du jardin, gros citrons.
Les notes se renvoient la balle de manière joueuse et gourmande. Un grand moment de plaisir !
Plus d’infos sur cette petite distillerie de Nice, qui m’a l’air fort sympa : https://distillerie-maralpa.fr


Bonus du soir :
ZODIAC 2024 – LION – Nicaragua 17 ans – Finish Hampden H – 61.5%
Tout en rondeur, coco, caramel, fruité, et un gros chocolat. Beaucoup ont apprécié !

ZODIAC 2024 – VIERGE – HAMPDEN HLCF – 86.4%
Je vous en parlais récemment sur Insta, une folie douce, qui a bluffé tout le monde 🙂

NB : Il n’y aura pas de Zodiac 2025, pensez peut être à faire quelques provisions si vous aviez des coups de coeur, c’est l’heure de se décider ! Sinon la gamme OVNI vient de sortir 5 nouvelles refs.

Encore une très belle soirée chez Romain d’Emile et Marguerite !
Nous avons découvert ce fameux Domaine Ricci qui semble promettre de très belles sélections – et dont la plupart des quilles sont déjà sold out – le tout dans la bonne humeur habituelle, et les bons conseils de Clotilde (encore merci à elle).

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