Verticale de Trinidad #1!

Il y a 2-3 ans, j’ai eu la chance de déguster mon premier rhum de Trinité-et-Tobago (Trinidad), alors très fan des vieux agricoles ou de la Jamaïque, j’ai découvert un nouvel univers qui s’est imposé dans mes gouts, à tel point que je considère ces rhums comme mes préférés.

Mais voilà, les pépites sont très rares, relativement chères, et il n’y a plus qu’une distillerie de rhum active sur l’ile (Angostura, qui produit en son nom propre, et possède une 2eme marque : T.D.L).
De ce fait, il n’est pas simple de connaitre ces produits, et encore moins de les comparer. C’est l’exercice du jour, maintenant que j’ai un peu de stock !

Comparons donc :

Disclaimer :

Mes gouts en matière de TDL, c’est un max de menthol & de fruits rouges, avant tout. Donc certains pourront sortir du cadre et peut être moins me plaire, ca ne veut pas dire qu’ils sont moins bons, juste qu’ils n’ont peut être pas ma préférence gustative.

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Plantation « Burgundy Wine Cask » : TDL 2011, 49,5%, 12 ans

Le petit jeune du lot, autour de 70€ la bouteille (VS +150€ pour les autres), c’était intéressant de voir ce qu’on peut avoir à ce tarif, et avec 10 ans de vieillissement en moins.

Pas déçu du tout, même si je ne sais pas si une année en fût de bourgogne apporte grand chose, on a déjà de beaux marqueurs de fruits rouges, de pêche de vigne, un léger menthol, une belle entrée en matière.

Le nez est très orienté menthol, les fruits sont en retrait.

Sur la bouche c’est l’inverse, les fruits dominent.

La finale semble mixer les 2 équitablement, avec un alcool bien intégré, et une certaine douceur.

Samaroli « Fernandes » : TDL 2003, 55%, 19 ans

Très peu habitué aux embouteillages de Samaroli (car hors de prix, soyons francs), et donc très intrigué.

Le point fort ici, c’est la texture grasse et huileuse, surement la plus plaisante des 5. L’alcool a 55% est imperceptible, on peut profiter pleinement des arômes.

Au nez, des fruits jaunes, beaucoup d’abricot, une pincée de caramel, un peu de cire d’abeille. Un profil plutot ouvert, plaisant.

En bouche : un max de fruits, quelques notes de tabac. Un peu simple, mais assez gourmand.

Finale moyenne, avec une pointe d’astringence (pas fan de ces notes, ça assèche fort le palais).

C’est un peu la bouteille qui passe partout, et qui risque de disparaitre rapidement, mais qui n’a rien de mémorable.

Swell de Spirits « On Tour N°6 » : TDL 2003, 57,8%, 21 ans

Si vous avez suivi les épisodes précédents, j’apprécie les sélections de Swell, et donc là, j’ai forcément une attente assez haute face à ce produit dévoila lors du salon de spa (en Belgique) il y a 2 mois.

Le TDL le plus déroutant que j’ai pu déguster jusqu’ici : de la couleur (brun très très foncé) jusqu’aux notes de chocolat qui sont présentes tout au long de la dégustation !

Au nez, beaucoup de chocolat, et donc de rondeur. Des petites notes herbacées, mais pas forcément très mentholées, quelques noisettes.

En bouche, on prend les mêmes et on recommence, avec un gros bouquet d’épices en plus. La mangue domine les autres fruit. Ca chauffe un peu.

Finale toujours sur le chocolat (au lait cette fois), les épices, et les fruits.
Très très longue, pas simple de passer à autre chose derrière.

Un TDL atypique, très gourmand, pas très en phase avec ce que je recherche d’habitude mais qui se démarque du lot – je suppose que c’était le but recherché.

Bonus : une intensité aromatique énorme ! Chaque gorgée met une petite claque.

(from) Spirit Gallery : TDL 2003, 60%, 21 ans

Complètement sous le charme depuis que je l’ai gouté chez un copain, il fallait en avoir le coeur nette : est-ce que Benjamin a déniché LA pépite du siècle ?! (j’abuse un peu, je sais)

Nez très expressif, avec pour le coup tous les marqueurs que je cherche : fruits rouges (et quelques fruits jaunes), menthol, épices.

En bouche, c’est ultra dense, complexe, quelques notes de thé sont également présentes. La menthe tourne à l’eucalyptus (ou à la chrolophyle ? hummm).

La finale reprend tous les éléments, et ne s’en va jamais ! Superbe.

L’impression est donc confirmée, c’est bien mon TDL préféré jusqu’ici (toutes dégustations confondues). L’équilibre est parfait, intense, envoutant.

Désolé les copains, celle la je vais me la mettre de côté 😀

Nobilis : TDL 2001, 65,9%, 21 ans

Une bouteille ouverte récemment, très vite entrée dans mon top 3 (à côté du Compagnie des Indes / Caksus 2003), c’était intéressant de la comparer au Spirit Gallery.

Nez un peu chouillat plus fermé, mais pile dans mes gouts : fruits rouges, cassis, un pointe de piment.

En bouche : une grosse intensité, un côté un peu plus vif (et aussi un petit peu d’alcool), sale, mentholé à souhait, avec des fruits un peu en retrait par rapport au nez.

Finale quasi infinie également, toujours très mentholée.

Une impression de puissance mais également de fraicheur ici, un profil plus sale également, et un peu plus dur à aborder – mais qui me plait justement.


Alors le but n’est pas de faire un podium, mais je trouve :

  • Le Spirit Gallery plus équilibré, complet, et sans concession sur mes notes préférées.
  • Le Nobilis est un peu moins équilibré mais tout aussi puissant et aromatique.
  • Le Swell déroutant, atypique, très gourmand. Avec une couleur de dingue.
  • Samaroli très consensuel, un peu « sage », mais j’ai quand même pris du plaisir.
  • Le Plantation très convaincant pour son jeune age et son prix mini. Belle surprise (parait que d’autres références similaires arrivent chez Planteray, et ailleurs, avis aux amateurs).

Merci à tous d’avoir lu cette première verticale !

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