Rhum Fest 2025 – Debrief du WE (3/3)

Accès rapide : 
— LIEN — DBM – Distillerie Bonne-Mère (interview & masterclass)
— LIEN — New Grove – l’Ile Maurice ❤️❤️❤️
LIEN Carnival – Le meilleur blanc du salon ?
LIEN Barbancourt – Retour sur Haiti
LIEN Dillon – confirme sur les blancs
LIEN Payet & Rivière – Nouvelle distillerie à La Réunion
LIEN Masterclass Navy Rum – Le travail exceptionnel d’Alexandre G & Matt P
LIEN Bar : Maria Loca ou Banana Loca ?


DBM : Le trésor caché de Guadeloupe ?

S’il est UN stand du salon qui a fait parler de lui, c’est bien DBM : la Distillerie Bonne-Mère.
Cette distillerie ouverte en 1863 produit 45% du rhum de Guadeloupe. Des marques entières sourcent leur rhum chez eux pour composer leur gamme, et cette année DBM arrive avec sa marque, ses 3 premiers rhums de mélasse de très belle qualité, et des prix très doux par rapport au compte d’âge. Bref, tout ce qu’il fallait pour émoustiller le monde du rhum.

Je vous invite à découvrir leur histoire à travers ma petite interview réalisée de bon matin, lundi : lien.

Alors ces rhums, ça goutte quoi ?
Si je ne dis pas de bêtises, c’est Marc Sassier qui a joué un rôle crucial sur la sélection et l’assemblage des premiers produits, et je dois dire qu’on ressent une certaines expérience, et une belle complexité globalement, même pour l’entrée de gamme plutôt jeune.

DBM VO 43% : composé de rhums de 3-4-7 ans.

A l’aveugle, j’aurai dit que c’était peut-être un beau Rivière du Mat. Un rhum pâtissier à souhait, avec une mélasse bien présente, fruitée, sur l’abricot peut être, et un gros carré de caramel au beurre. A 35€ environ, on a un rhum déjà assez complet, gourmand, et ultra accessible.

DBM VSOP 43% : composé de rhums de 4 et 5 ans.

La trame de son petite frère, avec quelques notes végétales en plus, peut être de la poire plutot que de l’abricot, une certaine fraicheur vient alléger un peu ce profil, et en meme temps lui ajouter un peu de complexité. La finale montre des notes légèrement terreuses, fumées, peut être une légère menthe. Je sais qu’il a convaincu la plupart des amis, qui l’ont souvent préféré.

DBM XO 43% : composé de rhums de 6, 11, 13, 15 ans.

Plus intense, plus complexe, plus lourd : ça résonne bien chez moi ! De beaux tanins, un bois patiné qui m’a fait penser au cognac, des fruits plus confits, et une belle dose d’épices. Mon préféré de la gamme, même si je pense qu’il devrait être dégusté tranquillement pour en cerner toute la complexité.

Expérience concluante chez DBM donc. Encore une fois, un rapport qualité/prix qui semble très difficile à battre, et beaucoup de plaisir à la dégustation.

Attends, mais y’avait pas une gamme Single Cask ?

Et bien si, mais pour les déguster il fallait venir assister à la première masterclass de Julien PICOT (directeur de la distillerie). Une masterclass très complète, assez technique sur les différentes niveaux de chauffe des fûts, etc, vraiment il fallait s’accrocher (en même temps, c’est la journée des pros, on veut du détail). En binôme avec Marc Sassier pour nous présenter 3 cuvées exceptionnelles, qui marqueront les débuts de DBM sur le Single Cask, avec des rhums – les plus vieux ? – de Guadeloupe : 16, 20, 23 ans.

Il me semble également qu’un 25 ans est prévu (merci @rhumfactory pour l’info), et qu’une cuvée anniversaire pour les 160 ans de DBM est déjà prévue – la carafe est en photo ci-desssus, un vrai petit bijou !

Je n’ai pas réussi à cerner complètement ces 3 rhums d’exception au milieu de la masterclass, et avec un palais un peu fatigué après 3 jours de dégustation, néanmoins voici quelques impressions, à chaud. La trame est assez consistante, on ressent une sélection pensée avec une vraie ligne directrice.

DBM Single Cask 16 ans – Fruits jaunes, pruneaux, muscade; suave intense, il m’a bien fait saliver.
DBM Single Cask 20 ans – Un nez plus fermé, mais une attaque plus vive, bien fruitée, mais aussi plus marquée par le bois et les épices.
DBM Single Cask 23 ans – Un profil plus sombre, qui m’a fait penser à certains TDL, avec des notes mentholées en plus de beaux fruits, et d’une grande complexité.


NEW GROVE : mon petit chouchou ❤️❤️❤️

Si vous me suivez sur les réseaux, vous savez que je mets toujours en avant le New Grove 10 ans comme étant l’un des meilleurs RQP du marché, et bien je le pense toujours, et je l’écris également ici !!
L’ile Maurice me parait sous-côtée, et New Grove fait des produits que j’adore.

Si la nouvelle édition de cet assemblage, et les nouvelles étiquettes sont très sexy, j’ai surtout pris le temps de déguster la cuvée New Grove Emotion 1969.

De belles notes pâtissières, des fruits sombres, du cassis, du chocolat noir… des notes de café, de menthol, bref, tout y est pour passer un grand moment. Seul les 47% me font un peu tiquer, mais même à ce degrés on se régale, et on ne s’ennuie pas. Un sample est arrivé à la maison, je m’y remets bientôt !

Un peu trop passionné par les échanges que j’ai pu avoir avec l’équipe, je n’ai pas pris de notes sur ce bon vintage 2008, assez solide – même si le fût 550 du millésime 2010 reste inégalé à ce jour =)
Merci pour le temps passé et les discussions passionnées autour du stand New Grove.


Carnival : le meilleur rhum blanc du salon ?

Honnêtement, je pense que oui, même si je n’ai pas fait le tour de tous les stands.

Fruit d’une collaboration entre Joey Starr, le collectif Carnival Sun Juice et Marie Tabarly, cette cuvée baptisée « Cuvée Marie » s’inscrit dans une démarche à la fois artistique et responsable […] Issu de la récolte 2022, le Carnival – Blanc Bio 2022 est élaboré à partir de cannes à sucre cultivées en agriculture biologique et distillé à la distillerie Saint James – Source : ExcellenceRhum.com (lien).

Un design très réussi, un jus des plus qualitatifs (il me semble qu’il a été reposé en cuve durant de très nombreux mois avant d’être mis en bouteille), et même si les mauvaises langues diront « ce n’est qu’un Saint James », alors soit, c’est un superbe Saint James. De toute façon l’Impérial Bio à 56.5% de chez eux est déjà énorme.

Une canne fraiche très marquée au nez, citron vert, iode, et presque une petite touche de vanille.
En bouche, une sucrosité remarquable, et une canne d’une superbe intensité. Le gros kiff !

A mon sens, le meilleur blanc que j’ai dégusté, même si le dernier batch de Braud était aussi très bon, et le JM Macouba Bio également.


Barbancourt : partons ensemble à Haïti

Mis à part un 15 ans chez un copain, je n’avais jamais mis les pieds à Haïti pour boire autre chose que du Clairin. Alors c’était important d’aller refaire le tour de cette distillerie importante, qui fait battre le coeur de l’île depuis de nombreuses années.

En résumé : un plan sympathique « clairin light » si j’ose dire, un 8 ans qui mise trop sur la vanille est le chêne, un 15 ans plus sympathique, rien d’extraordinaire si ce n’est cette cuvée Cane Blossom, déjà présente depuis quelques mois sur le marché (il me semble qu’elle était là au dernier Whisky Live).

Barbancourt Cane Blossom, 45%, chêne Mizunara.

Le choix de passer quelques semaines ce blanc en fût de Mizunara (chêne japonais très rare) a fait mouche. D’habitude je l’aime dans le whisky, mais pas dans le rhum, et bien ici il prend tout son sens.
Une impression de canne très douce, de fleurs, de fruits (la pêche par exemple), et une belle sucrosité. Top !


Dillon confirme sur les blancs

J’avais apprécié la canne rouge, très bon rapport qualité prix, et voici la canne bleue !
Dillon fait surement partie de ses marques qui inspirent peu, mais produit de belles choses, n’hésitez pas à refaire le tour de la gamme, vous serez surement surpris.

Une belle canne, de beaux épices, un poivre rose assez marqué et mordant, on s’est régalé avec les amis de Laurent Rouget, un très bon moment en bonne compagnie !

Et Depaz alors ? Je n’ai malheureusement pas pris le temps de refaire ce line-up de dingue puisque j’ai déjà fait 2 masterclass Depaz, néanmoins il y avait de nombreuses nouveautés, dont l’âme de la montagne, monovariétal, récolte 2024. Un blanc très très floral, dont je n’ai pas réussi à savoir si j’aimais, ou si c’était un peu trop.


Payet & Rivière – Nouvelle distillerie à La Réunion

Entre deux rush, j’ai pu venir déguster les nouveaux bébés de La Réunion. Produits auxquels je m’intéressais déjà depuis un moment. Voici quelques informations utiles si vous n’avez pas suivi toute l’histoire.

La distillerie Payet & Rivière, située à Sainte-Suzanne sur l’île de La Réunion, est une entreprise familiale fondée par Alexis Rivière. Implantée sur le domaine agricole historique de Bel Air, elle perpétue un savoir-faire ancestral dans la transformation de la canne à sucre. Initialement reconnue pour son Galabé — un sucre artisanal non raffiné emblématique du patrimoine culinaire réunionnais — la maison a élargi son activité à la production de rhums premium, mettant en valeur les richesses de son terroir.
En 2024, Payet & Rivière a lancé ses deux premières cuvées de rhum blanc, issues exclusivement des cannes cultivées sur le domaine.

Alors, c’est bon tout ça ? honnêtement deux rhums assez atypiques, pas simples à cerner sur si peu de temps, mais j’ai beaucoup aimé l’expérience, car ils étaient accompagnés de sirops de la sucrerie, pour un bon pairing.

Sur nos Pistes : rhum pur jus de canne à 50,3 %.

Un petit côté eau-de-vie de fruits, presque grappa m’a frappé au nez, écrasant un peu la canne à sucre.
En bouche, la canne est de retour, avec un bon côté frais, végétal. Une finale légèrement saline.

En Amplitudes : rhum produit à partir de sirop de canne, 43,6 %.

Des notes mielleuses, c’est très rond, presque un peu trop pour moi.

Clairement plus client du pur jus de canne, impression à confirmer avec les futures cuvées !


Masterclass Navy Rum avec Alexandre Gabriel

C’est toujours un moment magique que d’assister à une masterclass d’Alexandre G. Un passionné, passionnant, plein de savoir, d’histoires exceptionnelles, de rencontres, et d’histoires d’Hommes.

De quoi parlait-il aujourd’hui ? de son projet collaboratif avec Matt Pietrek (historien du rhum connu sous le nom de “Rum Wonk”, éditeur du plus gros bouquin sur le rhum des caraïbes – que je vous recommande chaudement si vous êtes à l’aise avec l’anglais) : un livre retraçant de manière historique l’histoire du rhum de la Royal Navy britannique sur plus de 300 ans.

Parallèlement à la publication du livre, il a élaboré une cuvée spéciale, le Planteray Mister Fogg Navy Rum, en s’inspirant des découvertes historiques de Pietrek. Ce rhum, titrant à 55,7 % reflète fidèlement les techniques traditionnelles de la Royal Navy, notamment le vieillissement en grandes cuves en bois et l’assemblage de rhums de différentes origines. C’est également une cuvée qui rend hommage à Michael Fogg (décédé il y a peu), en reconnaissance de son rôle dans la préservation de l’héritage du rhum de la Navy.

En quelques lignes (puisque j’ai obtenu le précieux livre en VO – il sortira bientot en français rassurez-vous), voici les Les 7 Piliers du Rhum Navy :

  1. Assemblage des Rhums : Le processus complexe de combinaison de différents rhums pour obtenir un profil aromatique souhaité.
  2. Double Vieillissement : La technique consistant à faire vieillir le rhum dans deux environnements différents afin d’en renforcer la complexité.
  3. Utilisation de Fûts Usagés : L’emploi de fûts ayant déjà été utilisés pour apporter des saveurs uniques.
  4. Vieillissement Dynamique : Ce procédé permet au rhum de vieillir en mouvement pendant son transport maritime.
  5. Vattage Actif Navy : La méthode traditionnelle de mélange et de vieillissement du rhum dans de grandes cuves en bois.
  6. Degré d’Émission : Le degré d’alcool historique auquel le rhum Navy était distribué.
  7. Sucre Brûlé – Brunissement : L’utilisation de sucre brûlé pour colorer et aromatiser le rhum.

Plus d’infos à venir, et un tasting de cette cuvée !! Merci Alexandre & toute l’équipe pour ce moment inoubliable.


Bonus – Bar : Maria ou Banana Loca ?

S’il n’est plus nécessaire de présenter le Bar 1802, avec 1500+ références de rhums à dispo, une super carte de cocktail, et un chic digne des plus beaux hotels parisiens, vous ne connaissez peut-être pas le Maria Loca ?!

Situé  à proximité de Bastille, cet établissement qui fait resto le midi, et gros bar à cocktail le soir est aussi la première cachaceria de Paris, ! Il met en avant le rhum avec de belles références, mais surtout ce que j’en retiens, c’est des soirées monumentales, surtout lors des évènements tels que le Rhum Fest. Avec des guests du milieu qui viennent renforcer l’équipe, et proposer de bons cocktails. Dimanche soir par exemple, une grande partie des équipes s’est retrouvée là-bas pour participer au grand show d’Adrian & Cris, qui nous ont arrosé toute la soirée à base de Daiquiri au Hampden… supplément banane. Il était Impossible de ne pas mentionner ce bar, cette l’ambiance conviviale, festive, et bienveillante avant de terminer ce débrief du Rhum Fest.
Merci à toute l’équipe (Mika, Loic & co) qui nous ont régalé (et pas que dimanche soir d’ailleurs).

Bref, si vous êtes sur Paris à l’occasion, c’est un bar incontournable, à tester sans hésitation !


Conclusion

J’ai essayé de vous relater un maximum d’expérience positives, et de dégustations, telles que je les ai vécues en live. Encore une fois merci au Rhum Fest pour sa confiance, aux professionnels du milieu qui m’ont fait découvrir de belles cuvées, et aux passionnés qui sont venus trinquer avec « le gars du nord » !
Liens vers les parties 1 (ici), et partie 2 (ici) pour ceux qui auraient raté le coche.

DBM, New Grove & l’Ile Maurice, de beaux blancs, et une masterclass de rêve. De quoi terminer ce long périple à la capitale, fait de belles rencontres, et de moments hors du commun. A l’année prochaine Rhum Fest !

THE JACK DROP – LE BLOG QUI PARLE DE RHUM, AGAVES & AUTRES SPIRITUEUX – BASÉ À LILLE

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